Tronçon de 49 marches de l’escalier de la tour Eiffel




La tour Eiffel est devenue le symbole de Paris. Inaugurée le 5 mai 1889, pour le centenaire de la Révolution, le fer puddlé qui la constitue a été fabriqué à Pompey, une commune au nord de Nancy. L’appel d’offres lancé en 1886 par Gustave Eiffel est remporté par les Forges de Pompey, dirigées par les Fould-Dupont, une dynastie de la métallurgie lorraine. Gustave Eiffel a déjà travaillé avec ces forges pour la construction de la gare de Pest à Budapest, le viaduc de Garabit ou encore la structure interne de la statue de la Liberté.

La commande porte sur 8 546 816 kilos de fer puddlé, sous forme de plus de 15 000 poutres et poutrelles et 2,5 millions de rivets. A l’époque, les usines de Pompey comptent 25 fours, quatre marteaux-pilons et deux trains de puddlage. Elles sont alimentées en minette, le minerai de fer lorrain, par la concession minière de Ludres au sud de Nancy. Les produits sont repris dans l’atelier de laminage qui comprend les fours de réchauffage et trois trains de laminage à vapeur. Au rythme de 300 à 400 tonnes par semaine, la production est acheminée à l’usine Eiffel de Levallois. D’autres entreprises participent à l’édification de la tour Eiffel : Munier à Frouard, ainsi que les forges du Creusot et de Faizans dans le Doubs.



En 1983, afin d’installer un nouvel ascenseur entre le 2ème et le 3ème étage, un escalier est démonté. Celui-ci est découpé en 24 tronçons mesurant de 2 à 9 mètres de hauteur. Trois tronçons sont offerts respectivement au Musée d’Orsay, à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette, et au Musée de l’Histoire du fer. Les tronçons restants sont eux vendus aux enchères.
Le tronçon du Musée de l’Histoire du fer, d’une hauteur de 9m60 est installé dans le patio en 1985.
Afin de suivre les opérations de restauration de la Tour, il subit en 1995-1996 les mêmes opérations : décapage par sablage, piquage, grattage manuel, reprise par masticage au minium de plomb, deux couches d’antirouille et couche de finition anticorrosion « spéciale tour Eiffel » du ton brun nuance claire, comme la partie supérieure de la Tour d’où il provient.

Il connaît une seconde phase de restauration en 2018 en prévision de l’exposition temporaire « Tour Eiffel Made In Lorraine » qui s’est déroulée du 24 février 2018 au 7 janvier 2019.


Julien Abraham, 2024.